OUED RÊVE


Le lit d’éboulis de l’oued
Passe dans l’Atlas ébréché de soleil
Comme une scie de pierre
Poussée par la lumière
Dans les strates des fossiles
Où sommeille le langage clair

Le lit d’éboulis de l’oued
Roule ses crues rouges
Des troncs, des ponts, des troupeaux
Et s’évanouit comme un frisson
Sur l’épiderme d’arène

Le lit d’éboulis de l’oued
Du bout des phalanges roses
De la montagne effritée
Tombe un long filet d’eau
Comme un point d’exclamation

Blida 1971 Gorges de Chiffa

 
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